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Indice de démocratie: le Maroc mal classé en 2017 selon un rapport de The Economist

RAPPORT - Malgré une légère amélioration en dix ans, le Maroc est toujours à la traîne en matière de démocratie selon le Democracy Index 2017 publié ce 31 janvier par The Economist Intelligence Unit (EIU), une entreprise appartenant au groupe du quotidien économique américain The Economist.
Avec un score de 4.87 sur 10 contre 3.90 il y a dix ans, le royaume arrive à la 101e place du classement sur 167 pays, juste derrière la Turquie et ex-aequo avec la Bosnie-Herzégovine. Dans le détail, le Maroc obtient une note de 5.25 en matière de procédure électorale et de pluralisme, de 4.64 concernant le fonctionnement du gouvernement, de 4.44 en terme de participation politique, de 5.63 pour l'indice de culture politique et enfin de 4.41 en matière de libertés civiles.
"Régime hybride"
Le Maroc est ainsi considéré comme un "régime hybride" selon ces cinq indicateurs, c'est-à-dire un pays où les élections peuvent connaître "d'importantes irrégularités qui les empêchent souvent d'être à la fois libres et équitables", peut-on lire dans le rapport.
"Les pressions du gouvernement sur les partis et candidats d'opposition peuvent être courantes (...), la corruption tend à être généralisée et la primauté du droit est faible", relève la même source, notant que les journalistes sont souvent victimes de "harcèlement et de pression", et que le pouvoir judiciaire "n'est pas indépendant". Le Maroc fait partie des 39 pays dont le régime est considéré comme hybride.
Le royaume se situe ainsi loin derrière les nations considérées comme "pleinement démocratiques", telles que la Norvège, l'Islande, la Suède, la Nouvelle-Zélande et le Danemark, qui forment le top 5 du classement, ou "partiellement démocratiques" comme la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Italie, le Japon ou le Cap Vert, qui se trouvent entre la 20e et la 23e place du tableau (certains étant ex-aequo).

Des manifestants protesent à Al Hoceima contre la corruption et la "hogra", le 20 juillet 2017.










Troisième dans la région MENA
Au niveau régional, le Maroc fait figure de bon élève. Dans la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord), le royaume arrive en troisième position sur 20 pays, derrière Israël qui ouvre le bal avec un score de 7.79 et la Tunisie qui obtient une note de 6.32. Ces deux pays sont les seuls de la région à être considérés comme "partiellement démocratiques".
Le Liban (4.72) et la Palestine (4.46) suivent le Maroc et complètent le top 5. L'Algérie, elle, arrive à la 9e place avec une note de 3.56. La Libye, le Soudan, le Yémen, l'Arabie saoudite et la Syrie ferment la marche du classement régional. 14 pays sont considérés comme des régimes autoritaires dans la région.
"Après une année de stagnation en 2016, il y a eu une petite régression de l'état de la démocratie dans la région MENA en 2017", note le rapport. Le score moyen régional est en effet passé de 3.56 en 2016 à 3.54 en 2017. "Comme les années précédentes, la région était caractérisée par une concentration des monarchies absolues, l'existence de régimes autoritaires et la prévalence des conflits armés", rappelle la même source.


Comme en 2016, 5 des 15 pays les moins bien classés dans le monde viennent de la région MENA, la Syrie occupant toujours le deuxième rang le plus bas dans le classement général, juste au-dessus de la Corée du Nord.
Faible liberté d'expression

Selon l'indice de liberté de la presse de l'EIU, seuls 30 pays sur les 167 étudiés (soit 11% de la population mondiale) sont considérés comme "entièrement libres"
Cette année, le rapport de l'EIU a fait un focus sur l'état de la liberté de la presse. Encore une fois, le Maroc est en bas du classement, occupant la 109e place avec une note de 5 sur 10 (ex-aequo avec 11 autres pays). Il fait ainsi partie des 50 pays dont les médias sont considérés "en grande partie non libres".

Là encore, les scores de la région MENA sont faibles. C'est même "la pire région du monde pour la liberté de la presse", selon le rapport. "Les journalistes et les médias dans des pays comme l'Algérie, Bahreïn, l'Iran, le Maroc et les Emirats arabes unis sont victimes de harcèlement, de menaces et d'attaques, en particulier en ce qui concerne la couverture critique des responsables gouvernementaux", note le rapport.

Les conflits en Irak, en Syrie et au Yémen ont fait de ces pays "les lieux les plus meurtriers du monde pour les journalistes", et les pressions financières ont conduit à la fermeture d'agences de presse dans des pays tels que le Liban et la Tunisie. L'Arabie saoudite et la Syrie obtiennent même une note de 0 sur 10 en matière de liberté d'expression, faisant ainsi d'eux les pays les plus muselés de la région. Selon l'indice de liberté de la presse de l'EIU, seuls 30 pays sur les 167 étudiés (soit 11% de la population mondiale) sont considérés comme "entièrement libres".

"La liberté des médias dans le monde est tombée à son niveau le plus bas depuis que l'EIU a commencé à produire l'Indice de la démocratie en 2006, et les restrictions à la liberté de parole sont devenues monnaie courante, même dans les démocraties développées."

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